Chers parrains et marraines, chères familles et amis,

 

Nous voilà de retour à la Réunion après un séjour de 3 mois en Inde. Nous avons passé de nombreuses journées à l'école auprès des enfants, anciens et nouveaux élèves.

Une certitude : c'est vraiment l'école du bonheur pour actuellement 39 enfants et adolescents ! La joie de sortir du village, de rencontrer des enfants connaissant les mêmes souffrances, d'être accueillis par un personnel qualifié et aimant, d'apprendre chacun à son rythme, d'être sûr de manger à midi.... Tout cela grâce à vos dons, vos cotisations de parrainage, votre générosité, votre aide. Vous pouvez être fiers de vous. Et nous sommes heureux de vous raconter notre séjour.

Dès notre arrivée, fin décembre, nous sommes allés saluer Sister Rosita, Provinciale de la congrégation de Cluny dans le sud de l'Inde et Sister Shanti, l'économe qui gère les dons de l'association. Nous avons aussi fait la connaissance de la nouvelle supérieure du Couvent de Kalapet. Sister Pressenna a remplacé à ce poste Sister Irudayamary en mai 2017. La sympathie et une bonne compréhension ont été là instantanément. Pour rappel, la supérieure du couvent de Kalapet, situé à 3 kilomètres de l'école, s'occupe de la gestion quotidienne de l'école, des repas, de la confection des uniformes.

Le 3 janvier, c'est la rentrée scolaire après les fêtes de fin d'année. Nous arrivons avant les enfants pour les accueillir à la descente du bus. C'est une explosion de joie de part et d'autre, tous ceux qui nous reconnaissent nous entourent. Sister Vélankanni, directrice, nous présente Suguna, l'éducatrice spécialisée qui a remplacé Saranya, mariée l'an dernier. Nous retrouvons Indra et Kumari.

Dès la semaine suivante nous accueillons Rolande, une habituée, et le groupe de réunionnais qu'elle accompagne pour un circuit dans l'Inde du sud. Une matinée d'émotion. Ils sont conquis par tous ces enfants souriants.

 

A la mi-janvier le Tamil Nadu fête Pongal : la fête de la première moisson de riz, la fête du Soleil que l'on remercie. Cela dure 3 jours qui sont fériés. La veille, à l'école, nous célébrons aussi Pongal. Suguna trace le beau kollam, et commence à préparer le riz Pongal. Lorsqu'il arrive à ébullition, nous sommes tous autour pour crier « Pongaloo, Pongal ! ». Pour le dessert enfants et adultes partageront ce riz sucré et parfumé.

Notre séjour se poursuit, pour la 3° année consécutive, en musique avec Héléna et Judicaël Vitry. Cette fois-ci c'est en famille qu'ils sont venus et, avec leurs enfants ils nous ont offert une belle prestation musicale « made in Réunion ».

Au cours de toutes ces journées passées à l'école, nous demandons des nouvelles des absents : Iknesh et Mohan ne sont pas revenus à la rentrée 2017. Manibalam, maintenant âgé de 24 ans vient très rarement. Nous le verrons une seule fois cette année. Il aide sa maman et sa soeur à la ferme. Boobesh est parti rejoindre les anges en 2017. Sa maman est inconsolable. Grâce à notre stock de photos nous pouvons combler son désir d'avoir une photo de Boobesh à la maison.

Et puis il y a tous les nouveaux !! 12 au total, mais nous n'en rencontrerons que 11. Adhavan est à Chennai pour quelques mois, Santhya ne vient qu'une seule fois. Des perles rares se cachent au milieu de ces enfants. Il y a une jeune fille Sawmiya, toute fine et douce, peignant avec beaucoup de soin. Et une ribambelle de petits, chacun avec sa richesse : Shajeeta, si jolie et pleine de charme, Tarika, mal-voyante qui explore votre visage de ses petites mains, Malavika, Savaraman, le garçonnet touché par la polio et Ramanan : tous deux ressemblent à des déités indiennes. Ragul le terrible hyper actif, Tiknesh qui passera des heures à nous observer sans un mot mais tout sourire, Vasanth, discret et obéissant.

Au fil des jours nous apprécions les nombreuses qualités de Suguna, la nouvelle éducatrice. Elle a le groupe des pré-élémentaires, les enfants ayant le moins de possibilités d'apprentissage, le petit Sandosh qui nécessite des soins kiné tous les jours et Tarika, la petite fille mal voyante. Elle a su capter les besoins de Ezhil, souvent si triste... Suguna en a fait son aide-enseignant, il s'épanouit en faisant réciter l'alphabet ou les jours de la semaine à ses camarades. Il est souriant et oublie de pincer tout le monde !!!

Le dernier jour de janvier nous fêtons les anniversaires de 2 éducatrices, Indra et Suguna. Nous y ajoutons ceux des enfants nés en janvier et février: Shajeeta et Deena. Ce dernier est malade ce jour-là ! Après avoir chanté, nous partageons 2 bons gâteaux bien colorés.

A 2 reprises, nous ferons des tartines avec de la bonne confiture de papaye "made in Réunion"... comme la musique !

Nouvelles visites en février. Cristina, une dame belge connaissant bien l'Inde passe une journée avec nous. Elle a un contact très facile avec les enfants. Elle me dit sa surprise de voir le copieux repas que reçoivent les enfants tous les jours ! Elle n'a jamais vu l'équivalent dans d'autres écoles indiennes.

Des amis réunionnais, Claude et Suzie, seront les nouvelles "victimes" de nos "charmeurs". A la fin de leur seconde journée à l'école, ils ne veulent partir que lorsque les enfants sont tous dans le bus prêt à démarrer.

Une autre belle rencontre : l'association belge "Enfants de Pondichéry", présidé par Fabien (orphelin indien de la pouponnière de Cluny adopté par une famille belge). Cette association fait la même chose que nous auprès des enfants handicapés mentaux de Karikal et auprès du Home pour garçons des rues de Kalapet. Fabien, son épouse et leurs 4 enfants sont à Pondichéry pour quelques mois. Nos échanges ne peuvent donc être que constructifs autour du même but : le bonheur des enfants malmenés par la vie.

  • Tartines de confiture

  • Les anniversaires

  • Suzy et Claude

Le mois de mars est vite là et il faut préparer le traditionnel Parents'Day. Le 16 mars, pas d'électricité à Kalapet !......... Le problème est résolu grâce à l'apport d'un groupe électrogène. Il est sûr que les branchements électriques d'appoint ne répondaient pas à toutes les normes de sécurité... mais enfin, les enfants ont pu danser, jouer la comédie, devant leurs parents très fiers. Nous avons également diffuser des vidéos retraçant le déroulement d'une journée à l'école, de l'arrivée du bus jusqu'à son départ.

Quelques semaines avant, le tailleur du couvent était venu prendre les mensurations des élèves pour confectionner l'uniforme neuf annuel. Cette année, le coût des uniformes a été entièrement pris en charge par le Collège Sainte-Geneviève de Saint-André. Nous avons bénéficié de leur opération "un élève-un euro". L'uniforme change de look. Le tissu des chemises et chemisiers est à carreaux. Les jeunes filles auront un churidar (pantalon, tunique et gilet) les petites filles gardent la robe. Le nouvel uniforme sera porté à la rentrée scolaire de juin 2018 et nous vous enverrons des photos.

D'année en année, nous retrouvons les parents des anciens, nous faisons la connaissance des nouveaux, nous leur redisons notre amour pour leurs enfants.

Ce 16 mars, nous étions une centaine de personnes a partagé le Biriyani oeufs. Merci à Sister Vélankanni, Suguna et Indra pour le travail effectué avec les enfants pendant plusieurs semaines.

Une dizaine de jours plus tard, il faut se séparer. Le coeur est lourd, le prochain séjour en Inde sera vite là. Mais surtout on repart la joie au coeur : malgré le bras cassé et la prochaine grosse intervention chirurgicale de Sarathraji, les maladies saisonnières ou chroniques, malgré les handicaps lourds, les crises d'épilepsie d'Ezhumalai, Sarathkumar, Nikisha ou Girubaa, nous avons vu tous ces enfants sourire, jouer, profiter de leur insouciance d'enfant. Ils nous ont beaucoup donné et nous vous transmettons tout cet amour car sans vous nous n'aurions pas pu faire grande chose....